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peinture.

teur la forme des objets ci leur distance relative. La peinture se sert de ce moyen parce qu’il est naturellement de son essence de particulariser. Si nous la comparons, sous ce rapport, avec l’architecture et la sculpture, ces arts font effectivement ressortir les différences réelles de la forme et de ses proportions ; ils laissent agir la lumière et les ombres, par la manière dont la lumière physique les éclaire, aussi bien que par la position du spectateur. De sorte que, la rondeur des formes, déjà donnée ici par elle-même, et la lumière et les ombres qui les rendent visibles ne font que s’ajouter à ce qui était en soi, indépendant de cette manière d’être éclairé. Dans la peinture, au contraire, le clair et l’obscur, avec toutes leurs gradations et leurs nuances les plus délicates, font partie intégrante des matériaux de l’art lui-même, et ils n’offrent qu’une apparence artificielle de ce que l’architecture et la sculpture façonnent en soi comme réel. La lumière et les ombres, la reconnaissance des objets par la manière dont ils sont éclairés, sont produits par Tari et non par la lumière naturelle, qui, par conséquent, se borne à rendre visible ce clair et cet obscur, et la distribution de la lumière déjà produite par la peinture. Telle est la raison positive, tirée de la nature même de l’élément physique propre à la peinture, pour laquelle celle-ci n’a pas besoin des trois dimensions. La forme est produite par la lumière et les ombres ; en soi, comme forme réelle, elle est superflue.