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peinture.

mieux l’apparence visible. Car les dimensions, dans la peinture, ne sont pas là pour elles-mêmes, dans leur réalité ; elles n’offrent qu’une nature artificielle, des objets qui ne sont qu’apparents et visibles.

Si nous demandons maintenant quel est l’élément physique dont se sert la peinture, c’est la lumière qui rend visible les objets du monde extérieur en général.

Jusqu’ici, l’élément physique, sensible, concret, dans l’art, était la matière elle-même, la matière résistante, pesante, qui, en particulier, dans l’architecture, manifestait précisément ce caractère par sa pression, par son poids, comme supportant et supportée. Elle conserva encore cette destination dans la sculpture. La pesanteur, dans la matière pesante, s’explique parce que n’ayant pas son point d’unité, son centre matériel en elle-même, mais dans un autre, elle le cherche et tend vers lui, et, par la résistance des autres corps, qui ainsi la supportent, elle reste à sa place. Le principe de la lumière est l’opposé de la matière pesante qui n’a pas encore trouvé son unité. Quelqu’opinion que l’on ait d’ailleurs sur la lumière, on ne peut nier qu’elle ne soit absolument légère et non résistante, purement identique et relative à elle-même ; elle est la première idéalité, la première identité dans la nature. Avec la lumière, la nature commence pour la première fois, à devenir subjective. C’est le moi physique général, qui, sans doute, ne va pas encore jusqu’à la particularité ni