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peinture.

contente de cette destination, principalement chez les anciens, qui décoraient de cette façon les murailles des temples, et, plus tard aussi, celle des habitations privées. L’architecture gothique, dont le but principal est celle d’une enceinte fermée, dans les proportions les plus grandioses, présente, à la vérité, encore de grandes surfaces et même les plus vastes que l’on puisse imaginer. Cependant, la peinture n’est employée, soit pour l’extérieur, soit pour l’intérieur des édifices que dans les anciennes mosaïques et comme décoration des surfaces nues. L’architecture postérieure, celle du quatorzième siècle en particulier, remplit, au contraire, ses gigantesques murailles d’une façon architectonique ; ce dont les principales façades de la cathédrale de Strasbourg nous offre l’exemple le plus grandiose. Ici, outre les portails, les roses et les fenêtres, les surfaces vides, sont décorées par des ornements en forme de fenêtres tracées sur les murs, ainsi que par des figures, avec beaucoup de grâce et de variété ; de sorte qu’il n’est besoin d’aucune peinture. Aussi, la peinture n’apparaît, de nouveau, dans l’architecture religieuse, que dans les édifices qui se rapprochent de l’architecture ancienne. En général, la peinture religieuse chrétienne se sépare de l’architecture et rend ses œuvres indépendantes, comme, par exemple, dans de grands tableaux d’autel, dans les chapelles et les contretables. À la vérité, le tableau doit encore ici rester en rapport avec le caractère du lieu auquel