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son caractère général.

bleaux. Cependant, ce qui fait ici comme le noyau de la représentation, ce ne sont pas ces objets en eux-mêmes, c’est la vitalité et l’animation de la conception et de l’exécution personnelle, c’est l’ame de l’artiste qui se reflète dans son œuvre et qui offre, non pas une simple image des objets extérieurs, mais lui-même et sa pensée intime. C’est précisément à cause de cela que les objets, dans la peinture, se montrent, sous ce rapport, indifférents, parce qu’en eux le sentiment commence à percer comme la chose principale. Par cette tendance à l’expression du sentiment, qui souvent, dans les objets extérieurs, ne peut être qu’un écho général des impressions de l’ame, la peinture se distingue surtout de la sculpture et de l’architecture, tandis qu’elle se rapproche de la musique et marque la transition des arts figuratifs aux arts qui se servent des sons.

2o Quant à l’élément physique de la peinture, comparé avec celui de la sculpture, je l’ai déjà plusieurs fois défini dans son caractère général ; de sorte que je ne toucherai ici que le rapport le plus étroit qui l’unit au fond même qu’il a principalement pour but de représenter.

La première chose à considérer, sous ce rapport, c’est cette circonstance, que la peinture restreint la totalité des trois dimensions de l’espace. La concentration parfaite consisterait dans le point, où disparaît l’étendue, et surtout dans le point mobile, l’instant