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peinture.

trouve seulement dans l’art romantique le fond qui répond parfaitement à ses moyens et à ses formes, et, par conséquent aussi, ce n’est qu’en traitant de pareils sujets qu’elle apprend à déployer et à épuiser toutes ses ressources.

Si nous entrons plus avant dans cette question, sans toutefois sortir de sa généralité, nous trouvons, sous le rapport du fond, de l’élément physique et du mode d’exécution artistique, ce qui suit :

1o L’idée fondamentale qui caractérise le fond de la peinture, c’est, nous l’avons vu, la subjectivité repliée sur elle même.

Dès lors, en ce qui touche d’abord le côté intérieur, l’individualité ne peut s’absorber complètement dans le général et le substantiel. Elle doit montrer, au contraire, comment elle conçoit chaque objet particulier d’une manière personnelle, comment elle s’y comporte et s’y exprime, y révèle la propre vitalité de son esprit et de sa sensibilité. D’autre part, la forme extérieure ne peut apparaître, dans la sculpture, entièrement maîtrisée par l’individualité intérieure. Car, si la subjectivité pénètre l’extérieur, comme objet appropriée sa manifestation, elle est cependant aussi l’identité qui s’en détache pour se replier sur elle-même et qui, en vertu de cette concentration intérieure, est indifférente vis-à-vis de lui et le laisse libre lui-même. Comme, par conséquent, dans le côté spirituel du fond de la peinture, l’élément individuel de la subjectivité, au lieu de s’identifier immédiatement