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son caractère général.

l’apparence, exige que le principe interne se particularise également. Or, il ne peut se manifester qu’autant que l’expression, les situations et les actions affectent un caractère plus déterminé. De là, le besoin de la multiplicité, du mouvement, de la vie animée, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur. Or, ce principe de la concentration de l’ame, qui, tout en admettant dans sa manifestation extérieure la variété des objets visibles, s’en détache toutefois pour se replier sur elle-même, nous l’avons regardé comme le principe même de l’art romantique. Par conséquent, c’est dans le fond et le mode de représentation propre à ce dernier que la peinture trouve l’objet qui lui convient véritablement. Et, réciproquement, nous pouvons dire aussi que si l’art romantique, lorsqu’il veut procéder à ses créations, doit chercher des matériaux qui s’accordent avec ses idées, il les trouve d’abord dans la peinture. Celle-ci, à son tour, reste plus ou moins imparfaite pour tous les autres sujets ou conceptions qui ne rentrent pas dans ce domaine. Si donc, en dehors de la peinture chrétienne, il existe encore une peinture orientale, grecque et romaine, cependant le développement que cet art a obtenu dans les limites du monde romantique, fait de celui-ci son point central. Nous ne pouvons parler de la peinture orientale et grecque que comme nous avions à mentionner une sculpture chrétienne, dans la sculpture, qui a poussé ses racines dans l’idéal classique et y a atteint sa véritable hauteur. En d’autres termes, la peinture