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caractère général.

est le principe de la peinture, quels sont ses moyens de représentation, et, par là, de déterminer quel est le fond qui, par sa nature même, s’accorde précisément avec ce principe de la forme pittoresque et avec son mode de représentation ; de sorte que cette forme, à son tour, corresponde parfaitement à ce contenu. Il ne nous reste de la peinture des anciens qu’un petit nombre de débris, des tableaux que l’on reconnaît n’être ni des plus excellents de l’antiquité, ni appartenir aux maîtres les plus renommés de leur temps. Cependant nous devons admirer la délicatesse du goût, la convenance des sujets, l’intelligence dans le groupement, aussi bien que la facilité de l’exécution et la fraîcheur du coloris, avantages qui, certainement, appartiennent, à un bien plus haut degré, aux modèles primitifs, d’après lesquels, par exemple, ont été exécutés les peintures murales dans ce qu’on appelle la maison du poète tragique à Pompéï. De tels maîtres presque rien n’est parvenu jusqu’à nous. Mais, maintenant, quelqu’excellents qu’aient pu être ces tableaux primitifs, on peut soutenir que les anciens, malgré l’inaccessible beauté de leurs sculptures, ne pouvaient, cependant, porter la peinture au même degré de développement qu’elle atteignit à l’époque chrétienne du moyen-âge et principalement au xvie ou au xviie siècle. Celle infériorité de la peinture vis-avis de la sculpture, chez les anciens, est en soi à présumer, parce que le noyau proprement dit de la pensée grecque s’accorde plus précisément