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peinture.

distinction et un principe de conciliation et de ralliement. Aussi, la peinture réunit, dans une seule et même œuvre d’art, ce qui, jusqu’ici, appartenait à deux arts différents : l’entourage extérieur que l’architecture façonnait artistiquement, et la forme humaine représentée par la sculpture. La peinture place ses figures au milieu d’une nature extérieure qu’elle créée dans le même sens, ou au milieu d’un entourage architectonique. Elle sait faire également de ces objets extérieurs, par le sentiment et l’ame de la conception, un reflet de l’esprit, en même temps qu’elle les met en rapport et en harmonie avec l’expression des figures qui se meuvent dans ses tableaux.

Telle est la raison du nouvel élément que la peinture ajoute aux modes de représentation artistique que nous avons jusqu’ici étudiés.

Si nous nous demandons, maintenant, quelle marche nous devons nous tracer dans nos recherches ultérieures, nous établirons la division suivante.

D’abord, nous devons étudier le caractère général que doit offrir la peinture, en vertu de son idée même, en ce qui regarde d’abord son fond propre ; ensuite, les matériaux physiques qui s’accordent avec ce contenu, et enfin l’exécution technique qui en est la conséquence.

En second lieu, nous aurons, ensuite, à développer les caractères particuliers qui résident dans le fond même de la représentation et dans les objets appropriés à la peinture, en même temps, à mar-