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introduction et division.

Le dieu de la sculpture reste un simple objet de contemplation sensible. Dans la peinture, au contraire, le principe divin apparaît comme sujet vivant, spirituel, qui descend au milieu de la société des fidèles, et donne à chacun la possibilité de vivre avec lui dans une union et une réconciliation spirituelles. Ce n’est pas, comme dans la sculpture, un personnage immobile et fixé sur sa base ; c’est l’esprit divin qui habite et agit au sein de l’Église.

Or, maintenant, si, en vertu de ce principe, les formes corporelles et les accessoires extérieurs doivent s’harmoniser avec l’esprit, celui-ci doit s’en distinguer d’autant plus profondément. En outre, par cela même que le caractère se prononce davantage ; que l’homme revendique son indépendance vis-à-vis de Dieu, de la nature et des autres hommes ; que, d’un autre côté s’établit un rapport plus intime et plus solide de Dieu à la société religieuse, de l’homme comme individu à Dieu, de l’homme, enfin, à la nature environnante et à l’infinie variété des besoins, des intérêts, des passions et des actions de la vie réelle, — dès-lors, dans ce cercle, entre tout le mouvement et la vitalité que la sculpture doit écarter, tant par la nature de son sujet, qu’à cause de ses moyens d’expression. Dès-lors, s’introduisent dans le domaine de l’art une innombrable multitude de sujets et la vaste multiplicité des moyens de représentation qui, jusqu’ici, lui avaient manqué. Ainsi, le principe de la subjectivité est, en même temps, un principe de particularisation et de