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des arts romantiques.

corporelle, de se mettre plus ou moins en opposition avec celle-ci, afin de faire ressortir l’intérieur et de révéler au-dessus de l’extérieur ; d’un autre côté, d’ouvrir une libre carrière à la représentation de l’élément particulier et multiple des choses, de favoriser la séparation et le développement du principe sensible comme du principe spirituel.

III. Ce n’est pas tout, un nouveau principe doit se faire valoir aussi dans les matériaux sensibles dont l’art se sert pour ses nouvelles représentations.

1o Jusqu’ici ces matériaux, c’était la matière elle-même, la masse pesante dans la totalité de son existence étendue, aussi bien que dans l’abstraction de sa forme, comme simple forme. Maintenant, si le principe subjectif, l’ame retirée en soi, remplie d’elle-même, se manifeste dans cet élément matériel, elle devra, d’un côté, rejeter l’étendue dans la totalité de ses dimensions, transformer son existence réelle en son opposé, en une apparence créée par l’esprit. D’un autre côté, elle devra aussi, à la fois dans l’intérêt de la forme et dans celui de sa manifestation visible, faire ressortir, dans toute sa particularité, l’apparence qu’exige ce fond nouveau. Toutefois, l’art doit se mouvoir encore ici dans le visible et le sensible. Car si, en vertu de son développement antérieur, son principe interne doit être conçu comme le mouvement réflexif de l’esprit revenant sur lui-même, c’est de l’extérieur et du corporel qu’il revient. Or, ce retour ne peut s’exprimer, à un premier degré