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des arts romantiques.

forme extérieure, mais d’une manière telle que la forme extérieure elle-même montre qu’elle est seulement la manifestation extérieure d’un sujet qui existe entièrement indépendant et pour lui-même. Le lien solide qui, dans la sculpture classique, unissait le corporel et le spirituel, n’est donc pas détruit au point qu’il y ait une absence totale de relation. Mais il s’est tellement relâché et affaibli que les deux termes, bien que l’un ne soit rien sans l’autre, conservent, dans cette correspondance, leur liberté, en face l’un de l’autre ; ou, lorsqu’une union plus intime a réellement lieu, la spiritualité est le point central, lumineux. L’intérieur se fait jour et domine dans son accord avec l’extérieur. Par conséquent, à cause de cette indépendance, devenue relativement plus grande, de l’élément objectif et du réel, la représentation de la Nature extérieure et de ses objets individuels les plus particuliers trouvera, ici surtout, sa place.

Néanmoins, malgré la fidélité de la représentation, ceux-ci doivent, dans ce cas encore, être manifestement un reflet de l’élément spirituel, rendre visible, dans le mode de leur réalisation artistique, la participation de l’esprit, la vitalité de la conception, l’ame pénétrant jusqu’aux dernières limites du monde extérieur, et indiquer ainsi la présence du principe intérieur et idéal.

Ainsi donc, en général, le principe de la subjectivité entraîne avec lui la nécessité, d’une part, d’abandonner l’union naturelle de l’esprit avec sa forme