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|| Qui a du mérite à agir comme il le fait. C’est une personne méritante. Récompenser les plus méritants.

MÉRITE [mé-rïl’] . ? . m .

[ÉTYM. P^mpriinté ilu lai. meritum, ?n. s. Ordinairemenl fém. en anc. franc. ||

xii"^ s. Au roi les bailleront Qui si leur randra les mérites Que lor désertes seront quites, cuiiétie.n DE TROYKS, Clif/(’S, 2156.]

Il

1° Ce qui rend digne d’estime, de récompense. Se faisant un — de sa complaisance, nos.s. Ilist. 7iniv. i , 11 . Est-ce un sujet pourquoi Vous fassiez sonner vos mérites ? LA F. Fafj. IV, 3. Par les différents traitements qu’il reçoit selon ses mérites, boss. Ilist. unir, ii, 14. Spi^cialf. (Théol.) Ce qui appelle sur nous la miséricorde divine. Ils ne s’assurent point en leurs propres mérites, h.c. Ath. m, 7. P . anal. Les mérites de Jésus-Christ, les souiïrances qu’il a voulu subir pour nous racheter.

||

(Philos.) Le — et le démérite, ce qui fait que l’être libre a droit à la récompense ou au châtiment, selon qu’il a observé ou Iransg^ressé la loi morale. Il

2" P. ext. Qualité remarquable de l’esprit ou du cœur. La faveur l’a pu faire autant que le — , cokn. Cid, i, S. On

hommede—.

Personne presque ne s’avise de lui-même du — d’un autre, i.a br. 2. L’on trouve en elle tout le — des deux sexes, ID. 3. Qu’il ne vante donc plus ses mérites frivoles, COKN. l’ump. I , 1. Ellipt. Honorer, récompenser le — , les

gens de mérite. ||

Le — de la difficulté vaincue. Une œuvre de—.

Quel sera le loyer D’une action de ce — ? l .v f. FaO. VI, 13. Il

I cxt. (Droit.) Valeur d’un acte judiciaire. MÉRITER [mé-ri-lé] v. tr .

[ÉTYM. Dérivé de mérite, g 154. || xiv<’-xv« s. Mal en lu

mérité, ciiR. de pisa.n. Chemin de long estude, 229.] Il

lo Avoir droit k obtenir (qqch) par sa conduite, son caractère. Par une sainte vie il faut la — (la palme), corn. Pohj. II , 6 . Ce que je méritais, vous l’avez emporté, id. Cid. i , 4. n veut toujours se plaindre et ne — rien, rag. Andr. iv, 3. Cette amour si ferme et si bien méritée, corn. Poly. iv, 3. J’approuvai l’entreprise Et par là de Baal méritai la prêtrise, RAC. Alh. m, 3. Vous... ne méritez pas l’amour qu’on a pour vous, MOI.. Mis. IV, 3. EUipt. Avoir bien mérité de qqn, avoir droit à sa reconnaissance par les services qu’on lui a rendus. Il a bien mérité de la patrie. || Absolt. Tous disent qu’ils méritent, pasc. l’ens. v, 3. || P. anal. Tout travail mérite salaire. Ses vertus méritaient un autre sort. P . ext. Cela mérite examen, a besoin d’être confirmé. Ahsoll. Plus elle (la mort) est volontaire, et plus elle mérite, corn. Poly. ii, 6. || P. ext. Dans un sens défavorable. Par quel crime ai-je pu — mon malheur ? uac. Esth. i, 5 . Tourments mérités, boil. Ai-t p. 3 . Il

Avec une proposition pour complément. Ils... méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu’ils ont semé, L. br. 11. Ce que le prince fit ensuite mériterait d’être raconté à toute la terre, bo.s ?^. Condé. Il ne mérite pas qu’on le plaigne. Une affaire de rien, et qui ne mérite pas qu’on s’en remue, la br. 8 . Il

2<> — qqch à qqn, lui donner droit à (qqch). Sa justice, sa prudence, la facilité qu’il apportait aux affaires, lui méritadent la vénération et l’amour, boss. Le Tellier. || Dans un sens défavorable. Le châtiment que lui ont mérité ses crimes. MÉRITOIRE [iné-ri-tvàr] adj.

[ÉTYM. Emprunté du lat. meritorius, m. s. || xiil^ s. Riens iiuant a pardurable gloire N’estoit devant croix méritoire, J. DE meung, Te.<<t. 674.]

Il

Qui donne des mérites. Je croirais, en le volant, faire une action — , mol. Av. n, 1. La résignation qui rend nos souffrances méritoires.

MÉRITOIREMENT [mé-ri-lwàr-man ; en vers, -twàre- .. .] adv.

[ÉTYM. Composé de méritoire et ment, § 72i. || xv"= s. chastell. Chron. prol. dans delb. Rec] Il

D’une manière méritoire.

MERLAN [mèr-lan] , ? . m.

[ÉTY.M . Four merlanc, merlenc, dérivé de merle avec un suffixe germanique, § 142. (Cf. Tital. merla, merle et merlan, et l’allem. meeramsel, labre, proprt, « merle de mer ».) 11

xiii" s. Merlanc salé, e. uoileau, Livre des mest. I, ci, 7.) (I

Poisson do mer, du genre gade, dont la chair fournit un aliment léger. La sardine et le — , la f. Virelai. Pig.

Pop. l’erruquier. Perruquiers qu’on appelle merlans parce qu’ils sont blancs (de poudreEDM. BARUiai, Journal, l. II, p. 404.

MERLE [mèrl’] s. m .

[étym. Du lat. pop. *měrulum (class. měrula), m. s. §§290 et 291. Le mot est souvent fém. en anc. franc., conformément au lat. class. (Cf. merlan, merluche, merlus.)]

|| Oiseau de l’ordre des Passereaux, à plumage noir. Siffler comme un —. Jaser comme un —. || Fig. Un — blanc, une personne ou une chose très rare.

MERLESSE [mèr-lĕs’] s. f.

[étym. Dérivé de merle, § 129. || xive-xve s. Gloss. lal. franç. dans godef.]

|| Vieilli et dialect. Femelle du merle. Loc. prov. C’est l’histoire du merle et de la —, se dit à propos d’une petite querelle qui se reproduit périodiquement sur le même sujet. || Fig. La rusée — ! Dominique, Précaut. inutile, ii.

MERLETTE [mèr-lĕt’] s. f.

[étym. Dérivé de merle, § 133. || xive s. De gueules a six merlettes noires, froiss. Chron. vi, 269, Kervyn.]

|| (Blason.) Oiseau figuré sans bec et sans pieds.

1. MERLIN [mèr-lin] s. m.

[ÉTYM. Origine inconnue. || 1624. Haches ou merlins, Nouv. Coût. r/én. n, 1096. Admis acad. 1’S35.] Il

Sorte de hache à fendre le bois, y .Masse dont les bouchers se servent pour assommer les bœufs. 2. ’MERLIN [mèr-lin] s. m.

[ÉTYM. Emprunté du flamand maarline, proprt, « corde (Une) de mer (maar) », § 10. || 1690. furet.) Il

(Marine.) Cordelette faite de deux ou trois fils de caret tordus ensemble.

"MERLINER [inèr-li-né] v. tr.

[ÉTYM. Dérivé de merlin 2, § 154. || 1694. th . corn.] Il

(Marine.) Coudre avec du merlin. MERLON [mèr-lon] s. m.

[ÉTYM. Emprunté de l’ilal. merlone, » !. . ? . § 12. i|

1642.

OUD. .dmis .’ k.CAD. 1762.]

Il

(T. milit.) Portion de mur comprise entre deux créneaux, deux embrasures.

DIERLUCHE [mèr-lûch’] s.

f

[ÉTY-^i. Forme dialect. §§ 16 et .391, pour merluce, fém. correspondant à merlus, § 37. || xvii* s. V. à l’article.] Il

Nom donné à divers poissons du genre gade, séchés au soleil.

||

Spécialt. Morue séchée. C’est un homme qnl mange de la — toute sa vie pour manger du saumon après sa mort, sÉv. 548.

•MERLUS [mèr-lu] s. m.

[ÉTYM. Emprunté du provenç. merlus, m. s. qui paraît dérivé du radical de merle, § 11. || xiv^ s. Merlus est fait, ce semble, de morue, Ménagier, ii, 199.] Il

Poisson qu’on fait sécher, pour faire la merluche. |j

P. ext. (Technol.) Peaux en — (souvent écrit, par erreur, merlut), peaux de mouton, de chèvre, qu’on fait sécher en poil, avant de les envoyer à la mégisserie. MERRAIN. V. mairain.

MERVEILLE [mèr-véy’] S. f.

[ÉTYM. Du lat. pop. ’meribnia, altération inexpliquée du lat. class. mirabllia, plur. neutre de l’adj. mirabilis, admirable, employé comme subst. fém. sing. SS 545, 341, :S5, 434, 310, 462 et 291. 1 |

xi>^ s. Ço’st grant merveille que pitiet ne t’en prist, St Alexis, 440.] Il

Chose qui frappe d’étonnement par sa beauté, sa grandeur, etc. Nos sens facilement peuvent être charmés Des ouvrages parfaits que le Ciel a formés,... Mais il étale en vous ses plus rares merveilles, mol. ’l'art, m, 3. Les merveilles de la nature... Les sept merveilles du monde, les sept monuments les plus fameux de l’antiquité. Fig. C’est la huitième — du monde, une chose digne de figurer à côté des sept merveilles des anciens. || P. ext. 1. En parlant d’une personne. G suave — !

MOL. Tart. m, 3. La cour ne le retint guère, quoiqu’il en fût la —, BOSS. Condr. Du théâtre français l’honneur et la —, BOIL. Poés. div. 17. MTM^ la Dauphine est une

d’esprit, de raison, sÉv. 799 . Sa femme... qui le croyait une

, ST-siM. Il, 234.

I

2. En parlant d’une action, d’une œuvre. Les victoires du prince de Condé et les merveilles de sa vie, BOSS. Conde. Le chevalier de Grignan fit encore des merveilles de valeur et de prudence, SÉv. 431. n est vrai qu’il a fait des merveilles, corn. Cid. iv, 2. Il fait — en vers ainsi qu’en prose, MOL. F . sav. m, 3. Quoi ! toujours les plus grandes merveUles, Sans ébranler ton cœur, frapperont tes oreilles ? Rac. Ath. i, i. Faire —, produire un bel effet. || Raconter des mer-

veiUes. 11 ne faut jamais dire aux gens : Écoutez un bon mot, oyez une —, i. v. Fah. xi. 9. ![ /’. hyperh. Absolt. Dire merveilles de qqn, de qqch, en faire grand éloge. De vains admirateurs prompts à crier —, uoii.. Art p. 4. Conter, promettre monts et merveilles, conter, promettre des choses extraordinaires. I l P. hyperb. Loc. adv. A -. excellemment, n se