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Ce n’était, en effet, qu’à grand’peine qu’ils étaient parvenus à donner un numéro du Journal étranger par mois, et ils promettaient de la nouvelle feuille un numéro par semaine, sans compter, par chaque mois, un supplément aussi fort que les quatre numéros. Mais ils espéraient cette fois dans un secours puissant. L’ambition leur était venue en montant dans les régions administratives. À côté de la gazette politique officielle, dont ils avaient la direction, ils voulurent avoir une gazette littéraire officielle : ils en trouvaient le germe et le droit dans le privilége de la Gazette. En un mot, ils ne visaient à rien moins qu’à faire tomber tous les journaux, à les absorber tous dans leur tourbillon ; ils ne faisaient grâce qu’au Journal des Savants et au Mercure.

Ils firent valoir tant de bonnes raisons auprès du gouvernement en faveur de leur projet, qu’ils finirent par être écoutés. La Gazette littéraire fut placée sous les auspices du ministre des affaires étrangères, et recommandée aux agents de la France à l’extérieur.

On lit dans une lettre du duc de Praslin au chevalier d’Eon, de Versailles, le 17 mai 1763 :


Le roi, Monsieur, ayant jugé très-convenable d’ajouter à l’établissement de la Gazette actuelle celle d’une Gazette littéraire, qui présentât au public un tableau fidèle de l’état et du progrès des arts et des sciences dans toutes les parties de l’Europe, le