Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/472

Cette page a été validée par deux contributeurs.

même point de vue ce qu’il faudrait chercher dans une multitude fatigante et souvent ennuyeuse d’ouvrages périodiques. D’ailleurs, outre le travail commun avec tous, le rédacteur en avait un autre, plus rare et plus précieux : c’est un choix d’anecdotes qu’on ne rencontre nulle part, et qui font le mérite intéressant de sa collection, sans parler d’une multitude de pièces secrètes que ses liaisons très-étendues le mettaient à même de se procurer.

Quant aux notices des écrits nouveaux, des pièces de théâtre, des assemblées littéraires, elles sont encore distinguées par une précision unique, et surtout par une impartialité qu’on attendrait en vain d’un critique affiché pour tel. Celui-ci ne visait ni au lucre, ni à la renommée, ne parlait que d’après son sentiment intime ; il n’était d’aucun parti, d’aucune cabale, et rien ne pouvait l’empêcher de consigner son jugement dans toute son intégrité.

L’acquisition de ce journal, qui commence en 1762 et qu’on a continué jusqu’au 1er janvier 1770, nous a fait naître l’idée d’en suivre le plan. Nous prévenons le public que désormais, à l’ouverture de chaque année, nous lui fournirons le résultat, jour par jour, de ce qui sera arrivé de remarquable dans ce même genre. Nous espérons qu’il nous saura gré d’une collection neuve, non moins instructive qu’amusante, et comme le résumé des différents journaux, qu’il est presque impossible de lire en totalité.


Mairobert, comme on l’aura remarqué dans le titre, ne fit remonter sa publication qu’à l’année 1762 ; des motifs plus facilement compréhensibles le déterminèrent en outre à faire de nombreuses coupures dans le manuscrit de Bachaumont. Ainsi qu’il l’annonçait à la fin de l’avertissement que nous venons de citer, il continua l’œuvre de son ami, et il la poursuivit jusqu’à la fin du mois de mars 1779, et au 13e volume. On connaît sa fin tragique.