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rendu des assemblées littéraires et des procès célèbres ; la notice des livres nouveaux, et en particulier des livres clandestins et prohibés, auxquels la saveur du fruit défendu donne plus de piquant et de relief ; des pièces rares ou inédites, en vers et en prose, dont beaucoup n’eussent pu être imprimées sans péril ; les chansons et les vaudevilles satiriques ; les anecdotes et les bons mots, que l’on était d’autant plus attentif à recueillir qu’ils étaient plus méchants ; enfin les aventures de société, les faits et gestes de la Cour, bien souvent embellis par la médisance. Il suffit, du reste, pour en avoir une idée exacte, de parcourir les Mémoires connus sous le nom de Bachaumont, et qui ne sont autre chose, comme on le sait, que la reproduction d’une partie de ces nouvelles ; or, à en juger par cet ouvrage, les Nouvelles à la main émanées du cercle de madame Doublet étaient assurément, et de beaucoup, les plus amusants journaux du temps. C’était une véritable chronique, dans l’entière acception du mot, chronique assez peu limée, mais abondante et nourrie, au contraire des prétendues chroniques de certains journaux, qui, si elles ont quelques-unes un certain vernis, sont à peu près toutes également vides ou pleines de riens.


À quelle époque se forma le cercle de madame Doublet, à quelle époque commença-t-on à répandre