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maillot ? Il veut, à la fin, savoir tout ce qui se dit et tout ce qui se fait à la cour, pourquoi et pour qui un cardinal de Rohan s’amusait à enfiler des perles ; s’il est vrai que la comtesse Diane nommait les généraux d’armée, et la comtesse Jule des évêques ; combien le ministre de la guerre donnait de croix de Saint-Louis à sa maîtresse pour ses étrennes. C’est au crayon des malins à fixer ces notes scandaleuses, qui, chaque jour, se succèdent et s’envolent. » C’était le rôle des nouvelles à la main.

On vit donc bientôt renaître, en effet, ces gazettes volantes, que l’on avait pu croire à jamais étouffées sous les coups dont les avait accablées la police de Louis XIV ; ou plutôt, moins timides, elles reprirent plus d’essor, car il est probable qu’elles n’avaient jamais complétement disparu. On sait qu’un nommé Dubreuil tenait, vers 1728, rue Taranne, un bureau de nouvelles à la main, et que l’abonnement à son journal manuscrit était de 6 livres par mois pour quatre pages in-4o, et de 12 livres pour un nombre double de pages. On possède les années 1728, 1729, 1730 et 1731, de cette petite feuille, et M. Justin Lamoureux en a publié quelques extraits dans le Bulletin du Bibliophile de 1846 ; mais tout cela est d’une rare insignifiance.

Dans une gazette manuscrite dont je parlerai tout à l’heure, on lit, à la date du 27 janvier 1741 : « Depuis quelque temps, il se distribue à Paris une