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Morande aussi, rentré en France à la Révolution, y fonda, en juin 1791 un journal, l’Argus patriote, qu’il continua jusqu’au 10 août 1792, et dans lequel il ne cessait de harceler Brissot, qu’il y présentait sous les couleurs les plus odieuses. Sa devise était : Audax et vigilans ; mais l’audace, qui avait fait son succès en d’autres temps, n’était plus un titre pour être remarqué quand la presse fut libre, et il demeura effacé dans la foule des journalistes. Flottant entre les partis, il finit par être suspect au parti qui dominait : on le soupçonna d’être favorable à la cour, et il périt dans les massacres de septembre. C’était assurément plus d’honneur qu’il n’en méritait.


Parmi les rédacteurs du Courrier figurait encore un certain Perkins Mac-Mahon, « prêtre apostat, disent les notes de la police, marié à Londres, Irlandais d’origine, né en France, vicaire de paroisse à Rouen, d’où il avait décampé, en 1771 ou 72, avec une jeune fille sa pénitente, et l’auteur de presque toutes les anecdotes calomnieuses qui furent insérées à cette époque dans tous les journaux anglais sur la cour de France. »

Brissot avait aussi sa note dans le dossier de la police : « Ce philosophe, fils d’un pâtissier de Chartres en Beauce, était, par état, un de ceux qui remplissaient le Courrier de l’Europe de lettres sur la