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no 117, qui complétait la cinquième année, fut arrêté, et ce n’est qu’après une « incarcération de près de deux ans dans les cachots de la robinocratie, de la bureaucratie, de la sceaucratie, et de toutes les craties possibles, qu’il fut retrouvé et rendu. » Du reste, « à partir du 27 septembre 1787, par une friponnerie ministérielle dont il s’est plaint vainement quand les coupables disposaient du pouvoir, tous les envois, sans exception, furent non pas saisis, non pas arrêtés, mais volés, à la lettre, dans tous les bureaux où ils étaient découverts. »


La Révolution ouvrit à Linguet et à ses Annales les portes de la France. On lit en tête du tome xvi (juin 1790) que, « l’auteur ayant établi son séjour à Paris, et ne voulant plus d’intermédiaire entre le public et lui, on devra s’adresser à lui-même, hôtel de Toulouse, rue du Jardinet-Saint-André-des-Arts. » Quelque temps après, il transporte son domicile rue Saint-Dominique, près la rue du Bacq, no 48, et, à cette occasion, « il croit devoir prévenir le public qu’il y a dans la même rue d’autres Annales. Ce titre, ajoute-t-il, est un de ceux qui ont fait fortune dans la Révolution : elle a produit des Annales de toutes les dimensions, de toutes les couleurs, et même de tous les partis. Les siennes ont au moins le mérite de n’être d’aucun parti ; elles n’appartiennent qu’à la raison, à la justice et à la vérité. »