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démentiront pas un instant dans sa longue carrière de journaliste ; il les conservera jusqu’au milieu des luttes passionnées des premières années de la Révolution. Cependant elles eurent tout d’abord pour effet de faire interdire l’entrée de la France à ses Annales, « contrariées, dit-il, à leur naissance et dans leur cours bien qu’on s’y fût préservé de la licence et de la bassesse, et qu’on y eût donné l’exemple de la vérité poussée jusqu’au scrupule, et du courage à ne faire aucune acception de pays, de doctrines, de partis et de personnes. Mais rien ajoute-t-il, ne fera départir l’auteur de ces principes, sans lesquels on doit renoncer à peindre aux hommes le tableau de leurs faiblesses, de leurs malheurs et de leurs opinions. » On l’entend souvent s’indigner contre l’ignorance et la mauvaise foi de la plupart des journalistes.


Quiconque, écrit-il en 1782, à propos du siége de Gibraltar, quiconque veut abjurer pour sa vie la politique et les politiqueurs, avoir le droit de cracher sur les gazettes et de mépriser du plus profond mépris ce fatras d’inepties hebdomadaires, de vanteries nationales, d’horoscopes, de relations et de raisonnements dignes de sir Politick, où l’Europe puise la science et le calcul des événements du jour, n’a qu’à relire, pour dernière pénitence, tout ce qui s’est écrit depuis quelques mois sur Gibraltar et sur la flotte en chemin de le secourir. L’absurdité, le ridicule et la présomption ne peuvent aller plus loin.


Et ailleurs :


Il existe en Europe deux ou trois mille gazettes ou journaux.