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lesquelles il distingue cinq objets : les particuliers, la constitution française, la magistrature, les souverains, les peuples ; il suit l’auteur sur chacun de ces articles, et, le prenant toujours par ses propres paroles, il le convainc d’avoir, dans ses Annales, destructives de tous les droits de l’homme :


Érigé la force en véritable droit ;

Fondé toutes les couronnes sur des titres de sang ;

Soutenu que les rois sont propriétaires des biens et des personnes de leurs sujets ;

Soutenu qu’entre les rois et les sujets, le ciel s’explique par des victoires ;

Traité la magistrature française de corps de factieux inconséquents, et ses remontrances de déclamations monotones, pédantesques et incendiaires ;

Insulté tous les tribunaux français par des accusations continuelles d’inconséquence, d’oppression, de meurtre ;

Fait de la banqueroute publique un droit de la couronne, un devoir de chaque nouveau roi ;

Outragé le barreau, travaillé à semer la division dans le sein de la cour.

Et tout cela non dans un passage, dans un article, dans une feuille, mais dans les volumes de ses Annales, qui forment un corps de doctrine médité, suivi, combiné, développé, dans la vue de prêcher aux souverains le despotisme, aux peuples la révolte, au genre humain la servitude, aux Français la haine de leurs lois et de leurs juges ; ce qui tend à détruire les principes fondamentaux de la société, les règles générales de tout bon gouvernement, les maximes constitutives de la monarchie française, les droits et l’influence des corps dépositaires et gardiens de ces maximes, en un mot, à compromettre les personnes mêmes de tous les souverains et la tranquillité de tous les peuples.


C’était véritablement accorder trop d’importance