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a fait naître l’idée de celle-ci, qui semblait manquer à la nation. En effet, la cour n’aime pas à avoir rien de commun avec la ville ; elle n’a pourtant pas moins besoin d’un point de réunion, d’un dépôt de ses demandes, de ses questions, de ses fantaisies, d’un centre enfin de communication et de correspondance. Beaucoup de seigneurs et de femmes de qualité pourraient répugner à voir leurs articles confondus avec ceux de la bourgeoisie ; c’est ce qui a déterminé le rédacteur à leur consacrer uniquement ses veilles. Il n’a pas, sans doute, le sarcasme à la main, comme l’abbé Aubert ; il manque de ce fonds de méchanceté inépuisable qui le distingue ; mais il se pique d’avoir la même prudence, de ne dire jamais de mal de ceux dont il a à craindre ou à espérer quelque chose. Et comme la cour est la source des grâces, des pensions et des récompenses, le modèle des vertus et des perfections, qu’il n’aura qu’à louer, il espère réussir en ce genre autant que le rédacteur des Petites Affiches.

On ne recevra d’articles que signés au moins d’un chevalier de Saint-Louis.


Puis viennent des annonces de ce genre :

Biens seigneuriaux à vendre.

I. On continue la vente de toutes les terres, seigneuries et châteaux, du prince de Guéméné. Le mobilier est presque entièrement fondu, et l’on recevra un à-compte incessamment. Chaque créancier aura sur 100 livres 1 écu ; sur quoi à payer 30 sols pour la quittance et 3 livres pour le certificat de vie seulement, attendu que le tout se fait sans frais.

II. Les biens du marquis de Brancas ne tarderont pas à être vendus. Il annonce qu’il se dispose à faire une banqueroute la plus considérable qu’il pourra ; mais à tout seigneur tout honneur : elle n’approchera pas de celle du prince de Guéméné.

Maisons à vendre ou appartements à louer.

La plus grande partie du pourtour des nouveaux bâtiments du Palais-Royal à louer. On avertit qu’on n’y recevra que des filles,