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Messieurs,

Comme il y a toujours dans les provinces un acteur de la troupe qui vient annoncer la pièce du lendemain, moi qui suis pour vous ce que l’acteur est pour le public, j’emprunte le même langage, et je vous dis : Messieurs, nous aurons l’honneur de vous donner (la lune et moi) le mois prochain, dans le volume de janvier, premièrement, les Éclats de rire de la postérité, folie en prose ; secondement, l’Histoire universelle, bagatelle en vers ; troisièmement, l’Homme d’honneur, folie en prose ; quatrièmement, Aujourd’hui et demain, bagatelle en vers ; cinquièmement, Margot la belle et Gilles le laid, folie en prose ; sixièmement, l’Amour juge, bagatelle en vers ; enfin, ma Gazette, en vingt articles, le tout terminé par une espèce de ballet de Productions étrangères, dans lequel figureront mesdames de C… et de B…, mademoiselle de M…, MM. C…, T… G…, le comte de L… T… et le chevalier R… de la T…

Nous espérons, Messieurs, que cette représentation vous dédommagera de celle-ci ; et nous allons vous donner, en attendant, la petite bêtise qui suit.


Citons encore une scène qui peut entrer en comparaison avec les meilleures pages des feuilles comiques d’aujourd’hui.


Le sieur Lesclapart, ci-devant pont Notre-Dame, va quitter son ancienne maison, pour trente-trois raisons très-valables. La première, c’est qu’on va l’abattre, ainsi que toutes les maisons des ponts ; cette raison-là nous dispense de détailler les trente-deux autres. Il va demeurer rue du Roule, en bas du Pont-Neuf, no 11, quartier de l’ancienne Monnaie, près Saint-Eustache, vis-à-vis le parfumeur du roi et de la cour. La translation du bureau lunatique se fera, dit-on, en grande cérémonie, au clair de la lune, vers les sept heures du soir. — Ordre de la marche : d’abord un portefaix ; ensuite une petite charrette ; enfin un autre portefaix poussant la petite charrette en avant. Les Lunes passe-