On trouve d’ailleurs un peu de tout dans cette gazette burlesque ; c’est, comme je l’ai déjà dit, un salmigondis de vers et de prose sur tous les sujets possibles, et même impossibles.
Mais ce qui distingue surtout cette petite feuille, c’est son caractère tout personnel. Bien avant les Guêpes et les autres petits journaux à la suite, le Cousin Jacques avait donné l’échantillon de ces plaisanteries intimes où l’auteur se met en jeu, lui et tout son entourage. Sa littérature était une littérature tout à fait amicale, communiquant directement avec le lecteur. On est abasourdi, quand on ouvre son journal, de ses folâtres manières ; les licences qu’il prend avec ses abonnés surpassent l’imagination la plus folle. Tantôt ce sont des pages entières imprimées en sens inverse, des pages toutes blanches ou des pages toutes noires, ou bien encore des pages remplies de larmes et d’attributs funéraires. Tantôt c’est un chœur des plus familiers :
Air : Vous danserez, Biron. Les Abonnés, se balançant en mesure. Serez-vous toujours joyeux, La Lune et le Cousin. Oui, nous le jurons. |