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Journal étranger. Cette feuille était digne à bien des égards de servir de modèle aux ouvrages du même genre, par l’exactitude élégante des analyses, la clarté et la précision des résultats, les rapprochements heureux, l’impartialité des jugements, toujours dictés par le goût et la plus saine critique, qualités que l’on trouve bien rarement réunies.

Voici comment s’en exprime Garat, dans ses Mémoires sur Suard :

« Le Journal étranger et la Gazette littéraire, quoiqu’ils ne pussent jamais ni flatter ni blesser la vanité et l’envie, eurent très-rapidement assez de succès pour placer leurs auteurs au rang des meilleurs écrivains de cette époque, où il commençait à devenir très-difficile d’atteindre à ce rang. Mais ce fut lorsqu’ils eurent réuni dans les quatre volumes des Variétés littéraires quelques-uns des morceaux les plus remarqués, qu’il devint tous les jours plus évident combien ces relations avec les littératures étrangères avaient varié, en France, les jouissances du goût et des arts, combien nos poètes, nos orateurs, nos philosophes, s’y enrichissaient de vues et d’impressions qu’ils faisaient servir à nos plaisirs et à leur gloire.

» Il suffit, pour le prouver, de l’exposition de quelques faits trop connus pour être contestés lorsque tous ceux qu’ils honorent ont disparu sous la pierre des tombeaux.