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abbé présida au journal jusqu’en 1714 ; après lui la présidence appartint successivement à M. de La Rochepot, à M. d’Argenson fils, à l’abbé Daguesseau.

En 1723, le journal éprouva une nouvelle interruption de sept mois ; il reparut le 1er janvier 1724, l’abbé Bignon, que personne ne pouvait remplacer pour le zèle et la diversité des connaissances, ayant consenti à reprendre sa charge de président, qu’il garda jusqu’en 1739. Depuis lors la présidence du Journal des Savants est demeurée dans les attributions des chanceliers, Dans des temps plus rapprochés de nous, les ministres de l’instruction politique ont, à diverses reprises, revendiqué ce recueil comme un apanage naturel de leur département, et le ministre actuel a fini par triompher des résistances de la chancellerie.

L’abbé Desfontaines, qui devait être appelé quelques années plus tard à diriger le Journal des Savants, s’expliquait ainsi, dans le Nouvelliste du Parnasse (t. 1, p. 212), sur la nouvelle organisation et sur le recueil lui-même :

« La forme de ce journal n’a pas toujours été la même. Dans le commencement, on se contentait d’indiquer l’usage des livres modernes, et d’en porter des jugements sans aucuns extraits ; mais peu à peu le journal est devenu analytique. Il serait superflu de nommer les différentes personnes qui y ont travaillé ; presque tous ont été des gens d’esprit