Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le nouveau directeur était déjà connu par plusieurs traductions estimées, et possédait à un degré éminent la plupart des qualités nécessaires à un journaliste. Un petit avertissement, fort sensé, placé à la tête de son premier journal, indiquait la règle de conduite qu’il s’était tracée. Il promet que son premier soin sera de choisir les livres capables, par l’importance de leur sujet, d’attirer toute l’attention du public. « Les journalistes, dit-il, auront plus d’égard à ce qu’ils doivent faire pour la satisfaction solide de leurs lecteurs qu’à ce que pourrait souhaiter un auteur qui ne suivrait qu’une vaine ombre de réputation, ou un libraire qui ne chercherait que son intérêt. » Quant à la forme des extraits, il s’engageait à en donner de fort exacts quand les livres vaudraient la peine que l’on en suivît les auteurs pas à pas, et qu’on marquât en abrégé ce qu’ils auraient traité plus au long ; sans quoi il se proposait seulement d’indiquer d’une façon générale le plan de l’ouvrage et d’en transcrire quelques passages remarquables, s’abstenant également de louange et de critique, et ne relevant que les fautes contre lesquelles l’auteur lui-même serait fâché qu’on ne prémunît pas ses lecteurs.

M. Cousin tint tout ce qu’on était en droit d’attendre de ses connaissances solides et variées et des qualités de son esprit ; mais il brilla tout particulièrement dans les éloges qu’il consacra aux hommes