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gouvernements ? Par malheur on ne trouve en Italie aucune trace de ces gazettes vénitiennes.


Si l’on en croyait un article de M. Sichel publié dans l’Athenœum français du 2 septembre 1854, l’Allemagne aurait à la priorité des droits bien mieux fondés encore, et ce serait au commerce que les journaux devraient leur origine.

À l’époque, dit-il, où le gouvernement de Venise publiait les Notizie scritte, les grandes maisons de commerce de l’Allemagne commençaient déjà à faire multiplier par des copies et à échanger leurs rapports commerciaux, afin de se tenir au courant des événements politiques de nature à influencer les affaires. Parmi ces relations écrites, qui représentaient les premiers essais du journalisme, celles qui furent rédigées à Augsbourg sous les auspices de la maison des Fugger prenaient à la fin du XVIe siècle une forme et une étendue qui les rapprochent déjà de nos journaux modernes. Presque tous les jours il paraissait un numéro sous le titre de Ordinari-Zeittungen, et à côté d’eux des suppléments, Extraordinari-Zeittungen, avec les nouvelles les plus récentes. Le prix d’un numéro ou d’un supplément était à Augsbourg même de 4 kreuzers ; toute l’année, y compris les frais de distribution à domicile, se payait 25 florins, et les Ordinari-Zeittungen seuls, 14 florins. Une collection de ces jour-