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Pour être, dans le monde, illustre à juste titre,
Il faut dans le Mercure occuper un chapitre.


Or, ces chapitres élogieux, pour lesquels on obsédait de Visé, devaient nécessairement grossir, sous une forme ou sous une autre, le chapitre des bénéfices.

Quoi qu’il en soit, de Visé continua son œuvre avec succès jusqu’à la fin de sa carrière. Il mourut le 8 juillet 1710, à l’âge de 70 ans ; il avait, depuis trois ou quatre années, perdu presque complétement l’usage de la vue.


Le Mercure galant était rédigé sous la forme d’une lettre, dans laquelle venaient s’enchâsser, d’une manière souvent ingénieuse, les faits, les récits, les historiettes, les poésies, en un mot tout ce qui en composait le bagage ordinaire. Pendant les premières années, de Visé, empêché par la maladie ou préoccupé de ses succès au théâtre, apporta peu de régularité dans sa publication ; il n’en donnait guère qu’un volume tous les trois mois. Il l’interrompit même tout-à-fait pendant deux ans. Mais à partir de 1678, le Mercure parut régulièrement tous les mois, en un volume petit in-12, de trois à quatre cents pages, dont le prix était de trois livres.


Sitôt qu’un mois commence, on m’apporte un Mercure ;
C’est mon plaisir d’élite et ma chère lecture,
Et, depuis qu’il paraît, ce qui m’en a déplu,
C’est qu’il est trop petit, et qu’on l’a trop tôt lu.