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Naples, Rome, Milan, Turin,
Sur le Danube et sur le Rhin ;
Et même l’on m’a dit encore
Qu’ils avaient passé le Bosphore,
Et qu’on leur faisait de l’honneur
À la Porte du Grand-Seigneur.


Il est étonné lui-même du bruit qu’il fait. À cette occasion, il se compare aux beaux esprits du temps, dont il cherche à caractériser le talent dans quelques vers que nous allons citer. On comprendra que la rime et d’autres considérations aient influencé ces appréciations, qui, pour la plupart, sont loin d’avoir été ratifiées par la postérité ; mais ce passage n’en est pas moins curieux sous beaucoup de rapports.


Pour dire vrai, ces miens ouvrages
Sont cent fois plus heureux que sages,
Et, certes, l’on voit dans Paris
Des régiments de beaux esprits
Dont les conceptions et rimes
Sont infiniment plus sublimes,
Et dont le mérite éclatant
Ne fait pas tant de bruit pourtant.
Je suis de la dernière classe,
Je n’en vois point qui ne me passe ;
Leurs vers me ravissent le cœur
Mieux que la plus douce liqueur ;
Quand je les lis, je les admire,
Et voici ce qu’on en peut dire :
Ceux de Chapelain sont brillants ;
Ceux de Benserade galants ;