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Pour que la ressemblance fût complète, le Courrier de la Cour eut une traduction, ou, si l’on veut, une parodie en vers burlesques, qui ne compta non plus que deux numéros, assez cependant pour exciter la bile de Saint-Julien :


Quoi que nous veuille faire entendre
Un sot Courrier qu’on devrait pendre
Et qui prend le nom de la Cour,
Imposteur, homme sans amour,
Sinon pour le parti contraire,
Qui devrait bien plutôt se taire
Que de mentir si puamment.


Mais Saint-Julien se reproche bien vite à lui-même cette boutade contre ce « Courrier dépêché sans besoin, à la monture boiteuse, » qu’il accuse « d’avoir pris son nez pour ses fesses. »


Lecteur, si je l’ai pris à tâche,
Ne pense pas que je me fâche ;
Je ne veux rien que t’avertir
Que je ne puis ouyr mentir,
Ni même lire de Gazettes,
Pour être pleines de sornettes.
Lecteur, pour une bonne fois,
Ne crois que le Courrier françois.
Les autres, abus, bagatelles !
Mais, pour le mien, bonnes nouvelles !


L’Histoire journalière de ce qui s’est passé tant dedans que dehors le royaume (5 septembre-11 octobre 1649 ; 3 numéros) est, comme le Cour-