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d’excellents matériaux pour l’histoire du règne de Louis XIII et de la minorité de Louis XIV, restera un de nos monuments historiques les plus précieux. « Renaudot, a dit un écrivain du siècle dernier, avait l’art de se renfermer dans les justes bornes de son sujet ; point d’écarts fatigants, jamais de réflexions triviales ou déplacées par leur inutilité ou leur malignité. Il narre avec ordre, avec intelligence, et son style, vif et agréable, conserve encore toutes ses grâces. »

Il paraît, du reste, que Richelieu, pour assurer le mérite littéraire de la Gazette, avait attaché à sa rédaction les hommes les plus remarquables, tels que Mézeray, Bautru, Voiture et La Calprenède, qui, suivant Tallemant, fut longtemps un des arcs-boutants du Bureau d’adresse, et ne manquait pas une conférence. L’assistance de ce comité dirigeant, créé presque au début du journal, se serait, selon certaines apparences, prolongée longtemps encore. Sous le ministère du cardinal Mazarin, Renaudot communiquait, dit-on, ses Gazettes, à MM. Le Tellier, Bautru et de Lionne ; plus tard, Louvois confiait la direction de cette feuille à M. de Guilleragues, secrétaire de la chambre et du cabinet du roi, le même à qui Boileau a adressé sa cinquième épître. « On s’est mis sur le pied, au Bureau d’adresse, dit Bayle, de ne dire rien que sur de bons mémoires. D’ailleurs, le style de la