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ments et remèdes gratis, selon les petits moyens de la Faculté. Renaudot prétendit que c’était là une imitation et une émulation de l’École de Paris, qui s’était piquée d’honneur sur son exemple et qui profitait de son idée charitable. Il remarquait malignement que les quatre docteurs spécialement préposés pour ce service gratuit du samedi recevaient chacun trente sous des deniers de la Faculté. La Faculté, au contraire, protestait contre toute idée d’imitation, et soutenait que, dans cet essai de bonne œuvre publique, elle n’avait eu à s’inspirer que d’elle-même et de son amour du bien. Toutes ces discussions, où le mot de charité revenait sans cesse, ne se passaient point sans grand renfort d’invectives des deux parts et d’injures infamantes.

Il y a dans toute cette querelle, et dans le fatras d’écriture qu’elle produisit, des choses fort curieuses et pour l’histoire de la médecine et pour l’histoire des journaux en France. Ce serait Renaudot, paraît-il, qui aurait ouvert le feu par un factum, auquel il fut répondu par un autre factum sous le titre de : La défense de la Faculté de médecine de Paris contre son calomniateur, dédiée à l’éminentissime cardinal de Richelieu, et signée des doyen et docteurs régents. Richelieu fit venir le doyen de la Faculté, qui était alors Duval, et Renaudot. « Son Éminence, dit celui-ci, fit l’honneur au doyen et à moi de nous dire qu’elle désirait notre accommo-