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Le bouquet des roses, fadeur !
Et fadeur l’haleine marine,
Quand tu viens flatter ma narine,
Berceuse étrange, ô forte odeur !


Dans tes syllabes violentes
Fume l’on ne sait quel encens,
Sa caresse évoque en nos sens
La vision des nuits galantes :


Torses nus et cols en sueurs,
Cheveux déchaînés et qu’embaume
Ton abracadabrant arôme,
Chairs de neige aux chaudes lueurs.


Bras près desquels le lis est jaune
Et sans nerf l’anneau des serpents,
S’enlacent en accords pimpants :
Pleurs de vierge, rictus de faune !


L’ambre, le patchouli, le musc
Ont près de ton haleine rouge
Un terme relent dont la gouge
Fait l’embaumement de son busc.