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Ce sont d’étincelants bijoux
Pris à la mer, un soir d’orage ;
Les nuits trempèrent ces joujoux
De leur plus magique cirage.


Dans quel terrible auto-da-fé
S’est vu trituré leur bitume
Ou torréfié le café
Dont est faite leur amertume ?


Quel joaillier audacieux
Tailla ces brillants à feu sombre,
Étoiles noires de mes cieux,
Ouvrant dans la nuit deux trous d’ombre.


À quelle houppe se poudra,
Leur acier, de claires parcelles ?…
Ces yeux sont tout ce qu’on voudra :
Astres, joyaux, fleurs, étincelles,


Mais ces mirettes sont pour moi
Les inéclipsables bougies
Où vont tournoyant, pleins d’émoi,
Mes Sonnets et mes Nostalgies.