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Or et billon de ceux dont l’âme est dépensée,
Lampe des forts cerveaux où roule la pensée,

Absinthe, viens à nous dans l’infini des spleens !


Sœur du sombre café prometteur de nuits blanches,
Nerf du poète errant sous nos cieux, mornes planches !

Absinthe, viens à nous dans l’infini des spleens !


ORAISON



Gloire et louange, à toi sur cette terre sombre,
Savoureux océan où toute rancœur sombre ! —
Si jamais, immortel endormeur des tourments,
Celle à qui j’appartiens, fausse à ses longs serments,
Reniait notre amour, méprisait notre joie,
Alors, breuvage ardent, viens réclamer ta proie :
Tout au fond de mon cœur à ta brûlure ouvert,
Je te voue un autel sans rival, — Poison vert ! —


Vignette de fin de chapitre