Page:Hannon - Rimes de joie, 1881.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— XII —


des bijouteries compliquées et savantes, des odeurs qui turbulent ou chantent en sourdine, de tout ce piment qui chauffe cette bisque si délicieuse, la grâce expérimentée d’une parisienne.

Mais, venons-en au livre même, et prenons tout d’abord la pièce la plus originale, celle qui donne le son du poète : l’Opopanax.

Divisée en trois parties composées d’un nombre inégal de strophes, l’Opopanax s’ouvre par une fanfare triomphale des cors et, peu à peu, l’orchestre entier s’allume et soutient du beau fracas de ses timbales et de ses cuivres, l’hymne qui s’élance, chantant les vertus libertines du glorieux parfum !

Puis, la symphonie s’arrête et comme si l’artiste avait juré de rendre avec la plume les effets différents et pourtant rapprochés de la poésie et de la peinture, le voilà qui nous ouvre un de ces exquis albums d’Okou-Saï, où sur la pulpe soyeuse du blond papier, un volcan rose, le Foushyama, s’effile ainsi qu’une pointe de gorge dans un ciel de satin bleu pâle.

Il nous fait feuilleter ces merveilleuses aquarelles où des rades couleur de maïs et de paille, dodelinent sur le frisson de leurs eaux le croissant bariolé des jonques, il nous fait entrevoir