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et tenues, des postulations vers les élégances de la parisienne.

En cela, il se rattache à toute l’école naturaliste, mais comme procédé, comme façon de décaper le vers, comme façon d’intailler la pierre et de faire valoir son eau dans l’or des montures, il dérive plutôt de cet incomparable joaillier Théophile Gautier. Ainsi que lui, il a, dans ses bonnes pièces, le mot qui fait image, l’adjectif inattendu et précis qui dessine de pied en cap et donne la senteur de la chose qu’il est chargé de rendre, il possède la touche juste, la couleur qui chatoie et vibre !

Son vers va, flirte, pirouette avec des tintins étranges ; quelquefois, il tordionne, enjambe comme celui du brave Glatigny, rase le concetti, affleure la pointe, se campe et provoque avec des sécheresses apprêtées, des tournures mystérieuses et bizarres, à la Tristan Corbière ; il s’émaille, se lame, s’évide à jour, se rosèle avec un art tout japonais, avec une fantaisie de réalisme vraiment charmante !

Et puis, en dépit de l’usage encore consenti de ce vers romantique qu’on peut bien casser en deux, sans qu’il en sorte le moindre suc ou la moindre moelle, M. Hannon apporte, par un temps de pro-