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IV



Garde, garde à jamais, ô rêve !
Ta troublante plasticité,
Ta sveltesse, ta forme brêve,
Tes nerfs, ta masculinité,


Tes chevilles imperceptibles
Et tes minuscules poignets,
Tes épaules irrésistibles
Où mes dents laissent des signets,


Tes doigts habiles, armés d’ongles
Qui déchirent, très-acérés,
Mon cœur avec lequel tu jongles !
Tes genoux rondis et serrés,


Ta joue hâve que tu pointilles
D’alertes mouches de satin,
Tes seins aigus où deux pastilles
Posent des lueurs de matin.