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vrai talent, des mixtures de Villon, de Chénier, d’Hugo, de Châtillon, de Vallès et de Jules Choux, comme l’a fait M. Richepin, il semblait enfin qu’il n’y eut, faute bien entendu d’une autre meilleure à suivre, qu’une voie à prendre et cependant aucun parmi ces milliers de rimeurs qui encombrent sans profit les montres, ne paraît même s’en être douté, aucun n’a mis le pied dans le chemin tracé par le seul maître moderne qui fut, en dépit de son exaspérant diabolisme de dandy et de romantique, attirant et curieux, par le seul qui ait sonné une note vraiment nouvelle, qui ait, par ces temps de poésies impassibles et pleurardes, créé une œuvre vivante et vraie, qui ait osé, à son époque, briser les moules prônés d’Hugo, par le seul qui se soit résolument engagé dans les sentiers jusqu’alors inexplorés du réalisme.

J’ai nommé le poète de génie qui, de même que notre grand Flaubert, ouvre sur une épithète, des horizons sans fin, l’abstracteur de l’essence et du subtil de nos corruptions, le chantre de ces heures de trouble où la passion qui s’use cherche dans des tentatives impies, l’apaisement des folies charnelles, j’ai nommé le poète qui a rendu le vide immense des amours simples, les hantises impla-