Page:Hamilton, Jay, Madison - Le Fédéraliste, 1902.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Amérique, d’observer le droit des nations, vis-à-vis de toutes ces puissances ; il me parait évident qu’elle le fera plus ponctuellement et plus scrupuleusement au moyen d’un seul Gouvernement national, qu’elle ne pourrait le faire au moyen de treize États séparés, ou de trois ou quatre Confédérations distinctes.

En premier lieu, quand un Gouvernement national énergique est établi, l’élite du pays non seulement s’efforce de l’aider, mais est ordinairement choisie pour en diriger le fonctionnement. Si une ville, un district, une portion resserrée du territoire, peut placer des hommes dans les Assemblées, les Sénats, les Cours de Justice ou les départements exécutifs de l’État, il faudra une réputation bien plus générale, bien plus étendue de talent et de vertu, pour porter un homme dans une place du Gouvernement national ; le champ sera plus vaste pour le choix, et il n’arrivera jamais de manquer de personnes convenables pour en remplir les différentes places, ce qui n’est pas sans exemple dans quelques-uns des États. Il résultera de là que l’Administration, les Conseils politiques et les décisions judiciaires du Gouvernement national seront plus sages, plus systématiques, plus judicieux, que ceux des États particuliers ; en conséquence, ils seront plus satisfaisants pour les autres nations, et en même temps plus favorables à notre sûreté.

En deuxième lieu, sous le Gouvernement national, les traités, les articles des traités aussi bien que le droit des gens seront toujours interprétés dans le même sens et exécutés de la même manière. Au contraire, dans treize États ou dans trois ou quatre Confédérations, les jugements sur les mêmes points, sur les mêmes questions ne seront pas toujours d’accord ; et cela, tant à cause de la diversité des Tribunaux et des juges indépendants, établis par des