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indications fournies par la plupart des auteurs. Dans cette critique négative Zeller a excellé ; or c’est son travail que nous allons suivre dans l’ensemble ; car on ne voit pas qu’il soit présentement possible, même si l’on était bien armé, de faire beaucoup mieux que lui.

Il y a deux points que nous considérons comme les plus intéressants pour des philosophes : les rapports personnels d’Aristote avec Platon, et les procédés d’enseignement employés par Aristote. C’est sur ces deux points que nous comptons insister de préférence. Pour le reste nous tacherons d’être court.

Nous possédons six biographies d’Aristote : 1o celle de Diogène Laërce (V1) ; 2o un passage de Denys d’Halicarnasse dans les Lettres à Ammée {Lettre I, ch. 5) ; 3o Ἀριστοτέλους βίος καὶ συγγράμματα αὐτοῦ, par l’anonyme de Ménage ; 4o sous trois formes, la vie faussement attribuée à Ammonius ; 5o Hésychius de Milet, περὶ Ἀριστοτέλους ; 6o l’article de Suidas sur Aristote[1]. La majeure partie de ce que nous pouvons tirer de sûr de ces diverses sources se ramène à ce texte de Denys[2], dont nous avons parlé et qui lui-même, à part l’addition de quelques déductions, ne diffère presque pas d’un passage de Diogène (V, 9-10), dont la source est évidemment la même. Cette source, ce sont les Chroniques d’Apollodore d’Athènes[3].

À cette source première et capitale il faut joindre quelques documents privilégiés. Le testament d’Aristote, que nous a conservé Diogène (11-16), paraît bien authentique : les bibliothèques alexandrines l’avaient recueilli en même temps que les œuvres du philosophe[4] et l’avaient sans

  1. Ed. Zeller, Die Philosophie der Griechen… Zweiter Teil, zweite Abteilung : Aristoteles und die alten Peripatetiker (3. Auflage, 1879), p. 2, n. 1.
  2. Cf. par exemple Historia philosophiae graecae. Testimonia auctorum conlegerunt notisque instruxerunt H. Ritter et L. Preller, éd. VIII, 1898, texte 365.
  3. Sur Apollodore, voir V. Egger, De fontibus Diogenis Laërtii… (1881) p. 73, et F. Jacoby, Apollodors Chronik, eine Sammlung der Fragmente (Philolog. Untersuch., 6, 1902).
  4. Voir dans l’édition de l’Académie de Berlin, p. 1463 : Aristotelis qui ferebantur librorum fragmenta collegit Val. Rose. Ces fragments