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RONDEAUX


Par luy de l’Echole est bannie
Cette chicane d’Hibernie,
Des pédans le doux élément ;
À vous le dire franchement,
Mon plaisir est, quand je manie
Descartes.

La seconde partie du volume qui nous occupe, beaucoup moins importante, à tous égards, que la première, est remplie par une quarantaine de sonnets. Ils sont très variés d’objets ; il y en a qui se rapportent à des événements d’intérêt public (sur le rétablissement de la santé du Roy, sur la mort du prince de Condé), d’autres, à des faits de moindre importance (celui, par exemple, sur l’embrasement de la cathédrale de la Rochelle) ; la plupart sont tirés de l’Ancien ou du Nouveau Testament, paraphrasant des scènes de la Bible ou de l’Évangile. Les uns et les autres sont au-dessous du médiocre, comme pensée et comme expression ; les tours ingénieux, la concision et le nerf qui plaisent et charment, dans les rondeaux, font place ici à un style mou et traînant, sans le moindre relief ; ce serait, s’il n’y avait des références au précédent recueil, à croire que les sonnets sont d’une autre main que les rondeaux. Le premier des sept sonnets bibliques, consacrés à Judith, est le seul qui m’ait offert quelques traits heureux :

Dans la crainte du Ciel, à la fleur de son âge,
La divine Judith occupe tous ses jours ;