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L’ABBÉ DE FRANCHEVILLE

III
Adieu à Mme la P. D. T.

Olympe, je vais disparestre.
Mais pourquoy me demander tant,
Éloigné de vos yeux, si je seroy constant ?
Ah ! je n’auroy garde de l’estre,
S’il faut mourir en vous quittant.

Je préfère à ces préciosités galantes, pour lesquelles l’esprit vif et caustique de l’abbé de Francheville avait peu de disposition naturelle et dont il laissait la spécialité à son cousin de Montigny et surtout à son ami l’abbé de Montreuil, un simple quatrain « sur le portrait de M. le maréchal de Rantzau, dont chacun a connu la difformité » :

Si le pinceau pouvoit aussi
Représenter l’esprit et la vaillance,
Il n’est point de portrait en France
Qui fût si beau que celuy-cy.

Je terminerai par une petite pièce que j’ai hésité quelque temps à insérer à cette place : on la croirait inspirée par l’école réaliste de nos jours, si les disciples de Saint-Amand n’avaient pas commis bien d’autres méfaits de ce genre ; mais nous faisons ici de l’histoire, et ces détails ne doivent pas lui échapper :

Épitaphe du chien de M. de Francheville.

Cy gist un chien nommé Barbeau,
Bien morigéné, bien honneste ;

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