Page:Halgan - Anthologie des poetes bretons du 17e.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
RENÉ LE PAYS

Mais, ma Muse, tout doucement,
Vous partez un peu brusquement,
Demeurez dans vostre province,
Vous y plaisez facilement
Et vous ne plairiez pas aux oreilles d’un prince.
La Cour mépriseroit vos champêtres appas,
Vostre esprit y paroistroit fade,
Et vous n’oseriez vous vanter
Qu’on daignât vous ouïr quelquefois caquetter…

Est-ce que Le Pays ne fait pas ici lui-même, avec un charme naïf et qui sent son homme du monde, le procès de sa poésie ? Ne nous dispose-t-il pas à l’indulgence en faveur de cette Muse de province qui confesse si ingénument ses défauts ?

Il faut lire, sur Le Pays. M. Ch.-L. Livet (Précieux et Précieuses, p. 293-321), et M. J. de la Pilorgerie, René Le Pays. (Nantes, in-8o, extrait de la Revue de Bretagne et de Vendée, mai et juin 1872.)

Nous avions vu de très jolis frontispices allégoriques dans les nombreuses éditions de Le Pays ; nous cherchions un portrait, quand M. Le Pays du Teilleul, de Fougères, a bien voulu nous autoriser, avec une obligeance dont nous ne saurions trop le remercier ici, à faire reproduire le beau portrait de famille qui est en sa possession. Il est en tête du présent volume.

O. de G.