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DU BOIS-HUS

impérieusement sur toutes les parties de son corps, » il ne nous laisse pas le moindre doute sur sa nationalité : « C’est une dette que je paye, » s’écrie-t-il, « comme chrestien, au protecteur de l”Église ; comme François, au conservateur de cet Estat ; comme Breton, au vice-roy défenseur de cet illustre duché, le plus beau fleuron de la Bretagne. » Ce passage est intéressant à un triple point de vue : l’auteur est fier d’être Breton, il appelle Richelieu vice-roi de sa province, et la Bretagne encore un duché, plus de cent ans après l’annexion définitive.

J’arrive à Du Bois-Hus poète ; j’ai, pour citer souvent ses vers, des raisons tirées et de leur valeur, et de l’oubli immérité qui les a frappés ; puissé-je pourtant n’avoir pas trop méconnu cette mesure et cette discrétion dans le choix qui sont, selon Sainte-Beuve, le secret de l’agrément en littérature !

Trois sonnets « à la postérité, » trois tableaux de la sagesse, de la puissance et de la gloire de Louis-le-Juste, précèdent une sorte d’avertissement apologétique, destiné à mettre en garde le lecteur contre les censures malveillantes, « qui sont toujours des pechez contre la Charité quand elles ne le seroient pas contre le jugement » L’auteur donne ensuite des détails sur la composition de ses poèmes : « Je faisois par divertissement la Nativité du Daufin du Ciel, quand celuy de la Terre vint au monde ; j’achevay à la haste ce premier tableau, pour travailler à cette nouvelle peinture » Il ajoute que son ouvrage était composé depuis longtemps, « qu’il a