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DU BOIS-HUS

de l’infidélité, la royne de la mer, » le dithyrambe à l’honneur de la prise d’Arras, et, après le tableau de la guerre de religion dans le Languedoc et les Cévennes, celui des trophées de la guerre étrangère. Certes, notre auteur glorifie son roi, et Pline, dans le Panégyrique de Trajan, n’est pas un flatteur plus empressé, mais il porte aux nues le grand ministre ; tout lui est aisément prétexte à ramener l’éloge de Richelieu, qu’il appelle, à cause de ses victoires, de son influence européenne, de ses projets qui embrassent le monde entier, le Britannique, l’Ibérique, le Germanique, l’Austrasien, que sais-je ? le Persique et l’Américain. Quand on a fait la part de l’exagération, on doit reconnaître que la politique extérieure de Richelieu, la plus grandiose et la plus sagement hardie qui fut jamais, et cette patriotique ambition qui faisait de la France la suzeraine de l’Europe, trouvent ici le plus enthousiaste, mais le plus fidèle des interprètes. Un point qui nous importe, et qui va nous attacher à Du Bois-Hus, c’est de le savoir Breton ; sa sympathie pour son pays natal perce déjà en plus d’un endroit de son Discours panégyrique, notamment quand il parle « des expéditions de la Nouvelle-Guinée où les vaisseaux de Bretaigne voyagent tous les jours, aussi chargés de la gloire royale que de leurs propres marchandises ; » mais, vers la fin de son discours, après avoir donné à entendre qu’il est depuis peu au service du cardinal, et nous avoir confié qu’il écrit en dépit de la Faculté et encore sous le coup d’une maladie grave qui « règne