Page:Haget - Maladie du coït.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 13 —

Il dit que dans la plaine de Tarbes, au moment où cette maladie a fait son apparition, on croyait qu’elle était due à la transmission de la syphilis de l’homme. Enfin, ces écarts de l’humanité sont encore enregistrés dans l’histoire, car la Grèce et Rome ont laissé des exemples de ces faiblesses humaines. Mais dans cette source on ne peut y voir que de honteuses faiblesses de l’espèce humaine et non quelque chose qui éclaire la question pathologique, c’est donc sur un raisonnement plus solide que l’on doit chercher à s’appuyer pour émettre les causes de la maladie.

La syphilis ne peut avoir donné naissance à la maladie du coït ; car, comme je l’établirai en parlant de sa nature, il n’y a aucune identité dans les symptômes, dans la marche, le traitement ni les lésions de ces deux affections. Au reste, ce qui le prouve, ce sont les expériences de M. Lafosse, notre savant professeur. Il inocula à des solipèdes des deux sexes, du virus syphilitique puisé à la surface des chancres de la verge ; l’inoculation fut pratiquée à la lancette sur la muqueuse du vagin et de l’urèthre, sur la peau de la vulve, de la verge, sur la pituitaire, la muqueuse buccale, la conjonctive, etc., et les résultats furent simplement ceux des piqûres sous épidermiques. Aucun autre phénomène ne fut constaté pendant les six mois d’observations auxquels furent soumis les sujets. L’inoculation fut faite aussi sur des juments à la période de rut, les résultats restèrent toujours nuls ; ce qui démontre que le penchant qu’aurait pu avoir M. Reynal pour la réussite de l’inoculation, dans cette période de rut, ne peut pas être fondé.

Pourra-t-on objecter que les expériences n’ont pas été répétées un assez grand nombre de fois ? Non, parce que la syphilis se propage très facilement dans l’espèce humaine par toute voie ; car on connaît malheureusement des exem-