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de bestialité sur l’ânesse étant commun en Afrique, ne serait-ce pas une maladie vénérienne communiquée à ce dernier animal, lequel la communiquerait au baudet et celui-ci à la jument, lorsqu’on veut lui faire produire des mulets ? Et ce qui confirmerait cette hypothèse, a dit M. Magne, : « c’est qu’il est de notoriété publique en Algérie que certains Arabes croient pouvoir se guérir de la maladie vénérienne en forniquant avec une ânesse : » En faveur de cette dernière opinion, M. Patté ajoute que les Arabes ne sont pas les seuls qui aient eu recours, pour se délivrer de la syphilis, à cette thérapeutique grossière et brutale. On trouve dans des historiens antérieurs à la grande épidémie de vérole du XVe siècle, et dans des auteurs postérieurs, des relations d’autres énormités. En effet, pour se délivrer de la vérole, on pensait qu’il était efficace de pratiquer le coït avec une jeune vierge ou avec un coquebin (jeune garçon vierge). Est-ce dans la connaissance et l’emploi de cette pratique barbare, que les Arabes auraient cru trouver le moyen curatif de la vérole ? Il est difficile et peu intéressant de le déterminer. Toujours est-il que cette singulière opinion paraît avoir été en faveur autre part qu’en Afrique.

Le docteur Niebuhr raconte, avec des détails qu’il est difficile de reproduire, des exemples de bestialité dont l’ânesse, succube, faisait le sujet. Il résultait de ces faits, que le lumbago, la sciatique, la goutte, le rhumatisme et ce que l’on appelait autrefois le flux de semence, ne devaient pas résister à cette fornication. Je sais que dans les environs de Toulouse des soldats étaient atteints de syphilis ; bien convaincus qu’ils pourraient s’en guérir par la bestialité, ils eurent recours à une ânesse.

Cette assertion, émise aussi par le général Daumas, a été reproduite dans le Recueil par M. Baron, vétérinaire à Auch.