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heures immobiles sans abri, et souvent ces juments ainsi exposées à ces conditions qui ne répondent pas du tout à leur bonne hygiène, ont mis bas huit jours auparavant. Mais ces causes qui appartiennent à toutes les maladies, peuvent-elles faire développer une affection spécifique comme la maladie du coït ? Je ne le pense pas. Au reste, toutes ces causes n’existent-elles pas depuis bien longtemps dans le département des Hautes-Pyrénées, et la maladie ne s’est montrée qu’en 1831. Enfin, n’a-t-elle pas été observée en Prusse, en Autriche, en Suisse, en Russie, en Arabie et en France, où la constitution du sol et la température sont essentiellement différentes ? L’invocation d’une pareille étiologie ne peut donc être qu’une pure hypothèse.

L’étiologie de cette maladie n’est pas plus avancée quand on admet avec Rodloff, qu’il faut prendre en grande considération les conditions atmosphériques troublant les fonctions de la peau, et qui préparent les affections catarrhales, puis une alimentation impropre à la préparation des matériaux d’une bonne nourriture. Il demeure avéré, dit-il, que les juments atteintes d’affections catarrhales, de gourme, d’eaux aux jambes, sont attaquées de préférence. Ainsi, une disposition héréditaire, un état catarrhal, et plus encore des exanthèmes cutanés permanents ou habituels, indice d’une dyscrasie lymphatique, se combinant avec l’acte du coït, déterminent par l’éveil de la sensibilité générale, par l’excitation locale, par la friction des organes sexuels, l’évolution primitive de la maladie chez les étalons et les juments (Recueil, 1855).

Hertwig attribuait la maladie à la fornication où à la sodomie. Cette opinion est en vogue chez les Arabes : car ils pensent que c’est le baudet qui communique la maladie à la jument ; et voici comment ils l’expliquent : « Le crime