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À la lueur du gaz éclatant dans tes rues,
Couler à flots pressés tes vivantes cohues ;
C’est l’instant du retour : l’asphalte, déserté
Par les grandes langueurs des mois brûlants d’été,
Sonne ferme et durci sous le pied qui le foule.
Au seuil des magasins encombrés par la foule
Les étalages sont tout neufs et tout pimpants,
Dans l’éclat rajeuni des ors et des clinquants.
L’air vif fouette le sang : chacun va, vient, désire ;
L’intrigue, se nouant dans le jeu du sourire,
Ébauche des premiers chapitres de romans ;
Et puis c’est l’heure aussi, c’est l’heure et c’est le temps
Où dans les bois, parmi les houx et la fougère
Bleuâtre, monte au ciel une brume légère.